Saga d'Argem
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Orryk
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Durant le siège d'Argem par Bévône... Empty Durant le siège d'Argem par Bévône...

Sam 16 Déc - 21:36
Laissant l'escouade aérienne d'Argem dirigée par son commandant reprendre définitivement le contrôle des cieux de la cité, les deux montures ailées se posèrent sur la même place que précédemment afin de récupérer des forces en vu des futurs des combats.

A peine arrivés au sol Elias posa pied à terre et, malgré le poids de son armure, se pressa vers sa maîtresse qui se posait non loin avec élégance.
Se mettant à côté du phoenix et après un regard reconnaissant et gratifiant à ce dernier, il se tourna vers sa maîtresse et lui proposa sa main pour l'aider à descendre de sa majestueuse monture, tout en disant :

"Ma Dame, les affres de la guerre vous subliment et vous embellissent d'avantage à chaque instant.
Vous ne brillez jamais autant qu'au milieu de ces cris d'agonie et du voile écarlate qui couvre le champ de bataille, vous abreuvant des lamentations et des sanglots de ces âmes misérables qui osent se dresser entre vous et votre fabuleuse destinée."

Après une pause dans son envolée lyrique, il continua :
"J'espère que les combats d'aujourd'hui ont été à votre goût. Vous avez fièrement acquis un nouveaux trophée à exposer devant Cyt la prochaine fois que nous seront de nouveau face à lui", dit-il en désignant le patriarche vampire attaché au dragon, inconscient.

Puis se tournant vers Cyssh et s'adressant à elle :
"Dame Cyssh vous avez également été, une fois de plus, remarquable lors de ce combat. Vous avez toute ma reconnaissance... Ainsi que mes compliments pour votre nouvelle apparence, qui je dois l'avouer, est très à mon goût", ajouta Elias avec un grand sourire insolent.
Sha
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Mer 20 Déc - 20:52
Le phénix est impétueux mais sa maîtresse ne se laisse pas distraire et tire sur sa bride pour que Minka relâche le bras qu’elle tient dans ses serres comme un trophée de chasse trop bien gardée. Elle pousse un cri de frustration en voyant le morceau de viande chutait lentement dans la foule alors qu’elle descend, mettant des coups d’aile plus profond pour se poser en douceur.
Du creux de la main la nécromancienne flatte la créature avant de poser ses yeux électriques sur Elias qui revient vers elle. Comme à chaque fois.

Elle ouvre la bouche pour répondre à sa myriade de compliment mais ne dit rien, préférant finalement le silence. Elle ne sait plus vraiment quoi dire. Il lui semble que tout ce tissu de louange n’est que factice. Une illusion dans lequel Elias aime à se complaire comme pour faire renaître ce lien qui n’existe plus entre eux.

Quelque chose est mort, et pourtant, son corps à elle vit bien la séparation. Il grandit à vue d’œil. Encore aujourd’hui ses cornes sont devenues plus belles, plus fortes encore. Ce corps dans lequel elle se sentait trop à l’étroit lui fait de la place pour qu’elle existe, agrandit ses ailes pour la porter plus haut dans le ciel, au-dessus de tous, et elle se sent pourtant collé au sol, statue immuable.

Elle reste figée quelques instants, jetant un regard ambigu à Cyssh.

Puis finalement, elle préfère les laisser seul l’un avec l’autre :

– Je vais chercher Chef avant qu’il ne cause des dégâts…

Elle jette un dernier regard à Elias, puis à Cyssh, puis de nouveau à Elias. Un moment, elle aimerait dire quelque chose, mais il n’y a rien qui ne lui vient. Elias est un homme libre. L’idée la terrifie depuis la seconde même où il est sorti du sarcophage mais il faut se rendre à l’évidence.
Alors sans un mot sur ses pensées, elle donne un petit coup dans le flanc du phénix qui siffle et avance au milieu de la forteresse à la recherche de Chef. Il faut s’éloigner de quelques mètres – d’une bonne vingtaine – pour enfin trouver le Nécrophage qui dévore goulûment un cadavre bévônien.
Un garde là lui dit, avec un sourire où il manque des dents :

– Y s’ennuyer, alors on s’est dit que p't'être on pourrait lui dégoter quek'chose pour passer l'temps !
Cyssh
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Mer 20 Déc - 23:21
La Kaymeri gloussa discrètement à la remarque d'Elias. Elle lui retourna un grand sourire et Asenath s'éloignant, lui glissant ainsi :
-"Est-ce les ailes qui ont cet effet cette effet sur vous, chevalier Elias ?" susurra-t-elle d'un ton doucereux, "les aimez-vous comme ça ?" ajouta-t-elle se rapprochant de l'homme.
Sa peau tourna au violet, ses yeux se firent d'un bleu électrique, ses traits plus fins tout comme sa taille et sa musculature, sa peau métallique devint douce comme celle d'une princesse, ses ailes de fines membranes. Elle ressemblait à s'y méprendre à une sœur d'Asenath, nue et à quelques centimètres d'Elias.  Même à cette distance, le cœur de la Kaymeri était inaudible, mais les nombreuses plaies coagulées étaient camouflés par la magie.

-"Je suis un fantasme" murmura-t-elle délicatement, peut-être même plaintivement,  "je peux être ce qu'un aime de tout son cœur, je peux être ce qui l’effraie, je peux même être sa mère."

Elle se retira, reprenant son apparence, effaçant son illusion d'un coup. Elle passa la main dans ses cheveux  pour se recoiffer.
-"Je suis une changeforme. Ce genre de remarque est au mieux sans effet, au pire offensant."

Elle reprit son Klave qu'elle avait laissé planté derrière elle quand elle s'était rapprochée d'Elias.
-"Du reste, votre prouesse en tant que dragonnier a été autant respectable que ma prestation à hacher un sorcier, fusse-t-il Patriarche, retranché derrière ses gardes. Il est quand même dommage que le chaton soit tombé, J'espère qu'elle a survécu."
Orryk
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Jeu 21 Déc - 15:13
Pendant quelques instant la main tendue d'Elias resta figée dans le vide, suite au vent magistral que venait de lui infliger sa maîtresse. Il la regardait s'éloigner, tel un spectateur impuissant.

A l'approche de la Kaymeri, il se tourna vers cette dernière et l'observa jouer sa comédie, impassible.

Nullement affecté par l'image nue de sa maîtresse, il se fendit même d'un commentaire :
Excusez-moi Dame Cyssh mais votre imitation est des plus pâles et imparfaites de ma maîtresse.
Cela fait des décennies que je la sers, l'habille et l'aide à se laver. Ce n'est pas vous qui allait me faire découvrir son corps.


Il recula d'un pas, et examina de haut en bas sans pudeur aucune le "sosie" nu d'Asenath.
Oui... Décevant. Je dois avouer que je m'attendais à mieux de votre part, Dame Cyssh.
Apprenez pour votre gouverne que la silhouette de ma maîtresse est bien plus élancée, ses jambes plus fines et ses hanches bien moins larges. Et le teint de sa peau d'un bleu moins intense et plus subtile.


Enfin, il y a quelque chose dans le regard, l'aura de ma maîtresse, que malgré tous vos artifices métamorphiques vous ne pourrez jamais copier, et qui n'est propre qu'à ceux qui possèdent une destiné exceptionnelle telle que Dame Asenath. Ce qui n'est pas notre cas, à vous tant qu'à moi.

Cette dernière phrase fut dite avec un calme presque froid et malaisant, fixant son interlocutrice dans les yeux sans un cillement. Puis il ajouta:
Malgré tout et à l'avenir, je vous prierais de ne plus tenter d'imiter ma maîtresse dans le plus simple appareil, pour le bien de son image et de sa réputation.
Si vous voulez jouer les exhibitionnistes anonymement, copiez donc le corps d'une de nos camarades Faellens. Entre bêtes à poil...


Levant la tête vers les cieux qu'il fit mine d'inspecter, il ajouta :
En parlant de notre amie féline, je crois l'avoir aperçu sur le dos d'un des griffons de nos alliés. Après tout, ne disons nous pas que les chats retombent toujours sur leurs pattes ?

Il reporta à nouveau son regard sur la guerrière et dit tout en esquissant une révérence, le visage tourné vers le sol et dissimulant un sourire moqueur et sournois :
Cependant toutes mes excuses si je vous ai offensé, j'ai bien compris le message et on ne m'y reprendra plus, promis. Et je vous remercie pour vos compliments, même si je ne les mérite pas. Après tout, je ne suis qu'un simple serviteur qui obéit et agit pour servir au mieux sa maîtresse.

Il se redressa et lança vers Asenath située un peu plus loin un regard teinté de mélancolie et de tristesse. La voir se préoccuper de Chef, un simple nécrophage récupéré sur le bord de leurs aventures, l'affectait plus qu'il ne l'avouerait jamais. Même s'il savait relativiser, il ne pouvait s'empêcher de ressentir comme un sentiment d'abandon... voir de la jalousie ?
Ces émotions, exhortés par une certaine colère née de la provocation de Cyssh, mais qu'il avait sur garder invisible et silencieuse, l'envahissaient peu à peu. Cependant il ne pouvait se permettre d'exposer ces émotions devant le reste du groupe, et encore moins devant sa maîtresse.

Cherchant un exutoire, son attention se porta vers le corps du patriarche inconscient, étalé à côté du dragon. Un rictus sadique se dessina discrètement au coin de ses lèvres.
Il s'approcha de la monture nécromantique tout en brisant par sa simple volonté le lien la reliant à elle. Le dragon s'affala dans un bruit sourd, replongeant pour quelques heures dans son sommeil millénaire.

Elias se saisit du vampire par les cheveux sans une once de respect, et s'éloignant vers les baraquements militaires, lança à destination du groupe :
"A présent et si vous voulez bien m'excuser,  j'aimerais "discuter" en toute intimité avec notre nouvel ami. J'espère qu'il nous apprendra d'autres choses que ne nous a pas déjà dit son petit camarade..."

A sa ceinture, il sentit l'excitation naissante de Carnage, faisant écho à ses émotions. Etait-ce l'épée qui déjà l'influençait ? Ou était-ce quelque chose de plus profond qui se dévoilait peu à peu.
Il l'ignorait... Mais il savait une chose : il prendrait  plaisir à torturer le patriarche. Par rapport à il y a cinquante ans, les rôles étaient à présent inversés. De torturé, il passait à bourreau.
Et cela ne lui déplaisait pas... Bien au contraire. Sa vengeance sur Bévône et plus précisément sur Zeldsan se précisait toujours plus. Et ce n'était que le début.
Sha
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Jeu 21 Déc - 15:54
L’œil fendu de l’alfar suit calmement la silhouette de son serviteur qui s’éloigne, seul à seul, avec le vampire. Il le traîne sans plus lui demander son avis ou son accord. Elle ne dit rien, ni ne fait de remarque, si ce n’est qu’elle tire de la gueule du monstre Nécrophage un bout de viande et qu’elle le jette vers le phénix qui l’attrape en plein vol, déployant au passage les siennes.

Quelque chose en elle change, mute, grandit. Peut-être que c’est son corps. Peut-être que c’est plus profond, plus intangible – quelque chose comme les idées. Elle observe autour d’elle les cohortes humaines aux visages tirés. Elle ne se reconnaît en aucun d’entre eux. Elle se sent étouffée pourtant elle fait désormais une bonne tête.

Elle ne sait pas pourquoi elle est ici, pourquoi elle les aide, pourquoi elle risque autant pour eux.

Est-ce qu’elle ne devrait pas plutôt prendre la fuite ?

Est-ce qu’elle ne devrait pas tout abandonner ?

Quand elle lève la tête et qu’elle voit au loin le ciel s’assombrir devant l’avancée de Zeldstan, elle se rappelle de Jehanne, de Cyt, de tout ce en quoi elle croit, tout ce qu’elle aimerait accomplir. Elle observe un moment sa main, marchant en silence entre les badauds suivie de Minka et de Chef.

Les gens s’écartent devant elle mais ils ne font pas attention à cette ombre au fond des yeux.

Quand elle s’arrête, elle est à quelques pas de Cyssh, loin de la foule, loin du bruit, du métal qui claque et des dents qui grincent.

« Il y a des jours où la part d’Allid en moi se meurt » murmure l’alfar, en observant ces visages anonymes, « des jours où il serait plus simple de tous les tuer et de tous les asservir afin qu’ils deviennent de véritables guerriers plutôt que cette masse rampante et grouillante… »

Des jours où finalement, la vie n’était rien d’autre qu’une plaie dans son existence.
Cyssh
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Jeu 21 Déc - 16:42
Le laïus  d'Elias n'eut presque aucun effet sur Cyssh, qui se contenta d'un grand sourire. Il fallait être aveugle pour ne pas remarquer qu'Asenath grandissait à un rythme effréné, et même Konoe l'avait remarqué. Sans parler qu''à la rencontre du groupe et de Cyssh,  Asenath ressemblait à une petite et fière chauve-souris, presque sans arrêt pendu à son dévoué serviteur qui la maternait en retour. Depuis cette époque, une distance un peu plus froide s'était instaurée. Peut-être était-ce du à la croissance surprenante de la désormais jeune adulte, peut-être était-ce à cause de qui s'était dans la pièce avec Valice, peut-être était-ce car Elias n'était plus son serviteur exclusif mais un chevalier noir de Cyt. Peut-être, peut-être, Cyssh l'ignorait et s'en fichait un peu.

Au final, ce laïus eut bien un effet après réflexion de la Kaymeri. L'hypocrisie d'Elias arracha un sourire à Cyssh : le dévoué serviteur ne connaissait plus si bien sa maîtresse.

Elle s'éloigna pour se mettre un peu à l'écart du reste de la troupe. Elle avait besoin de se reposer pour redevenir vivante une nouvelle fois.

La Kaymeri s'arrêta intrigué quand les pas d'Asenath la menèrent proche d'elle. La jeune femme lui murmura sa propre détresse. Ce n''était pas la première fois qu'une fille venait se confier à elle; Cyssh avait du gérer les craintes de ses filles par le passé, ainsi que de jeunes guerrières, et même d'amies. C'était la première fois qu'elle se trouvait dans cette situation avec quelqu'un qui lui était "supérieur"  ou même d'une autre race.
-"Quand une lame me transperce le cœur, ma part d'Allid meurt et Cyt prend le dessus. Littéralement." expliqua Cyssh, "mais avec le temps, elle renaît et je peux reprendre ma vie.  Là est l'enseignement qu'Allid veut vous laisser à vous et tous ses disciples. Qu'importe la mort, qu'importe la non-mort, qu'importe les épreuves, la vie finit par reprendre le dessus. Gardez espoir en Allid, vous êtes la future championne de la trinité, et non juste le pion de Cyt."
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Jeu 21 Déc - 17:25
Asenath ne sourit pas, ni ne pleure. Elle reste parfaitement de marbre au récit de Cyssh. Ses sourcils se froncent juste assez pour qu’elle paraisse pensive, quelques secondes, les bras croisés dans son dos qui lui donnent un port altier et noble. Si on lui avait dit que sa vie serait ainsi au moment où elle quittait la caverne de ses Trois Mères, elle n’en aurait rien cru. Elle s’était toujours sentie particulière, supérieure, mais là, petit grain de sable au milieu du désert des mortels, elle se sentait surtout différente – pas à sa place.

« La Vie est si fragile, si éphémère. »

Ses yeux d’alfar fixaient avec plus de précision, peut-être plus de dégoût encore le raz-de-marée de casques qui défilait devant elles.

« Ils ne se battent assez pour la leur. Ils attendent la mort. On dirait des larves. » Aucun d’entre eux ne gagnait grâce aux yeux de l’alfar, sans qu’elle ne sache vraiment si ça venait de cette colère qui grondait en elle ou d’eux. « Après la défaite de Zeldstan, quand j’aurais plongé mes mains dans les viscères encore chauds du plus haut de ses généraux, je le relèverais devant le Loup lui-même. »

Un sourire simple se glisse sur les lèvres de la jeune alfar, ses ailes se dépliant derrière elle, plus par mécanisme que volontairement. On y voit encore très clairement la marque de Cyt sur la peau tendue mais fine.

« La non-vie ne devrait être accordée qu’à ceux qui la mérite vraiment. Ici, aucun ne la mérite. Aucun ne comprendrait ce qu’elle représente, ce qu’Allid est vraiment. Ils s’arrêtent simplement à ce cœur qui bat. Leur existence égoïste me répugne. Si ce n’était pas pour la Trinité, je les laisserais périr jusqu’au dernier. Les faellens y compris. » Petit silence. Elle sert les poings. « Surtout les deux faellens. »
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Ven 22 Déc - 12:13
-"Vous n'avez jamais vraiment été proche de ces gens, n'est-ce pas ? Regardez-les bien" demanda Cyssh et pointa du doigt l'un d'entre eux, "Lui ne doit bien avoir que 18 printemps. Il s'est engagé dans l'armée quand il a pu. Peut-être par conviction patriotique, peut-être pour impressionner son père. Lui" Cyssh pointa un commandant plus âgé, à la barbe fourni et grisâtre, "doit être marié. une femme et des enfants doivent l'attendre quelque part dans cette ville. Ce sorcier" elle désigna un membre de l'académie de magie d'Argem qui accompagnait le détachement "est la fierté de ses parents. Ils ont tout donné pour lui payer son éducation."
Cyssh inspira et poursuivit son énumération :
-"Un autre a perdu ses proches face aux serviteurs de Zeldsan et cherche la vengeance. Un autre est là par devoir."

-"Tous ces hommes et ces femmes ont une histoire. Ce n'est pas juste une masse anonyme et égoïste. Toute ma jeunesse, j'ai bu des verres avec des hommes comme ça, j'ai combattu avec eux, je les ai vu mourir, ou je les ai tué. Sur quels critères sommes-nous dignes ? Par notre naissance ? Par nos efforts ? Par nos espoirs ?"

Elle tapota son Klave du bout du doigt. Il y a longtemps, elle avait combattu sur la pointe de Dagon comme mercenaire, avant la naissance de sa première fille. Certains soldats portaient une amulette en forme de crâne à cette époque. Cela signifiait qu'ils étaient prêts à offrir leur corps, après leur mort, pour servir les nécromanciens d'Argem. Ce n'était pas répandu en ce temps, mais Cyssh se demandait combien portaient cette amulette en ce jour.

La guerrière se demandait également autre chose, compte tenu qu'à priori ils formaient un groupe qui combattaient ensembles depuis un moment-.
"Pourquoi cette animosité envers les deux Faellens ? Vous ont-ils offensés ?"
Sha
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Ven 22 Déc - 12:47
Chaque visage, chaque histoire, chaque mot s’inscrivent calmement dans l’esprit de l’alfar. Elle écoute d’une oreille attentive, mais les enseignements lointains de ses Mères n’en restent pas moins les fondations inébranlables de son être, de sa mémoire et de sa personnalité.
Asenath n’est aucune de ses Mères si ce n’est un fin mélange entre l’amour de la vie, la fascination pour la mort et le respect pour la non-vie. A chaque heure de la journée un sentiment prédomine en elle, mais jamais ils n’éclipsent totalement les autres. Aussi, quand elle se rend compte que de la masse grouillante c’est finalement elle la plus égoïste, elle ne quitte pas son sourire pour autant.

S’il y avait un seul critère pour le mérite, lequel retenir ?

Le visage fin et gracile d’Asenath se balance de droite à gauche, tel un pendule, alors que ses iris fendus restent sur les vagues d’hommes et de femmes aux visages fantômes. Ils étaient prêts à mourir pour leur patrie, pour des croyances.

Un jour aussi, elle aurait devant elle des cohortes infernales prêtes à tout pour elle, des raz de marée humains qui auraient pour elle le même amour, le même attachement qu’Elias.
C’était effrayant et excitant à la fois.

« Les faellens… » murmure t-elle, ses yeux parcourant les troupes pour trouver Aki et Konoe, en vain. Elles ont été dévorées par la foule qui finira tôt ou tard par les recracher quelque part. « Ce sont des abominations. Des êtres forgés par les mains de Zeldstan qui s’abaissent à suivre leurs instincts primaires, ils s'accouplent comme des bêtes et se battent à coup de griffes et de crocs comme s'ils n'étaient que de simples animaux. Ils suivent de faux Dieux hypocrites et menteurs, des traîtres qui méritent tout au plus de retourner dans l’Ether et d’y pourrir. »

Un petit silence, alors qu’elle continue, un ton plus bas cette fois :

« Le mérite se gagne au nombre d’obstacles surmontés. Aucun homme mort n’a jamais eu de mérite pour moi. Quand on est mort, c’est qu’on a perdu. » Elle a un petit sourire en coin, amusée, moqueuse même : « C’est comme la bravoure. Ça n’est véritable que lorsqu’on réussit à terrasser son adversaire, sinon quoi, ce n’est ni plus ni moins que de la folie. »

Elle jette un regard à Elias qui vient d’émerger de la tour, seul, et qui se dirige cette fois plus loin encore d’eux – il se dirige vers le Palais. Les iris bleus électriques rétrécissent, comme si elle forçait pour apercevoir une proie.

« Il y a une chose que ma courte existence m’a prouvée, Cyssh. Les hommes, tous les hommes, ne font le bien que par nécessité. C’est notre cas ici. C’est leur cas aussi. » Elle a un rire finalement : « Ma Mère Rouge disait souvent que les hommes oublient plus facilement la mort de leur père que la perte de leur terre. Crois-moi, c’est la peur de perdre les choses qu’ils aiment – et je parle bien de chose – qui les pousse dans des passions incorrigibles. Personne ne fait jamais rien sans intention. Même quand il s’agit de perdre une bataille, on peut toujours espérer gagner la guerre. Alors ton laïus qui repose sur du pathos n'effacera pas leur inefficacité et leur incapacité à se défendre. Sans nous, ils seraient déjà tous morts. »

Ses yeux se posent sur la grande porte qui résiste tant bien que mal, fournie de ses longues tiges aux gerbes fleuries, avec un air songeur.
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Ven 22 Déc - 13:21
-"Je veux bien vous croire. Je ne suis qu'une guerrière. Je suis douée pour tuer pas pour parler stratégie ou philosophie" reconnu assez humblement Cyssh.

La Kaymeri se posa elle et son arme, s'adossant contre un mur de pierre pour se laisser glisser sur le sol. Elle avait besoin de se reposer encore. Ses plaies noircissaient et se refermaient de manière surnaturelle. La chaire bougeait lentement, il y avait quelque chose de fascinant et de dégoûtant à observer ce phénomène. D'ici quelques minutes, le corps de la Kaymeri serait de nouveau entier, puis sa respiration reviendrait, puis son cœur battrait de nouveau à tout rompre. Elle aurait mal, elle serait vivante.

En attendant, elle était là avec Asenath, à attendre la suite des événements.
"Qu'attendez-vous de moi ?" demanda la Kaymeri, puisque l'Alfar ne semblait pas attendre une réponse de la part de Cyssh, certaine de ses conviction. Et même de manière générale, elle se posait la question.
Sha
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Ven 22 Déc - 14:46
"Ce que j'attends de toi ? Pas grand-chose, Cyssh. Pour être tout à fait honnête, je n'attends rien de ceux qui m'entourent. C'est une vieille leçon que m'a enseignée ma Mère Noire. On est jamais mieux servi que par soi-même."

Son sourire est pourtant doux. Elle le pense assurément, mais elle mise également quelques espoirs dans cette bataille. Ce soir sera le moment où il faudra se révéler au grand jour. Où ceux qui devront mourir mourront, où ceux qui pourront survivre vivront. Elle espère avec un peu de folie peut-être qu'Elias survivra et Cyssh également. S'ils survivront, elle en fera des pantins de qualité, des seigneurs de la guerre. Ils auront beaucoup d'autres choses à faire, des choses grandioses après avoir défait l'armée de Bévône et tuer le Haut Prêtre de Zeldstan.

Mais ce n'est pas des rêves de grandeur qui animent la jeune femme. Le pouvoir seulement est intéressant, et son objectif lui semble encore bien loin. Un jour sans doute deviendra-t-elle une Liche dévouée, capable même de sentir son coeur battre dans une cage thoracique morte. Ce jour-là sera coiffé sur sa jolie tête une couronne que tous respecteront et où il fera bon de vivre sous ses ordres. Il régnera alors une paix sans pareille, un équilibre tenue par les trois Kahaines dans une mesure inconditionnelle.

On aimera la Vie, on aimera la Mort, on respectera la Non-Mort.

"Pour la Trinité" s'amuse gentiment Asenath, dépliant ses ailes.

Elle s'envole un moment, filant au dessus de la marée humaine broyée par la guerre et par les inquiétudes. Elle ne fait pas attention à eux, elle se dirige calmement vers le Palais mais n'y pénètre pas. Au lieu de ça, elle s'arrête et se pose en gargouille sur un rebord de pierre grise. Accroupie, ses yeux électriques guettent le moindre mouvement.

C'est Elias que désormais elle attends, ses doigts graciles glissant nerveusement sur le fourreau de cuir.
Orryk
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Jeu 28 Déc - 13:45
Sortant des sous sols du bâtiment militaire abritant la salle de torture et les geôles, Elias s'arrêta sur le palier et prit une grande bouffée d'air frais, une chose simple dont il pouvait à nouveau profiter depuis peu.

La séance de torture lui avait prodigué plus de plaisir qu'il ne l'aurait imaginé. Une facette sombre de son âme qui était jusqu'à présent restée assoupie s'était éveillée, et cela ne lui déplaisait pas... A Carnage non plus visiblement.
Il sentait leur lien s'être légèrement renforcé suite à ce "bon temps" passés ensemble. Ce n'était pas encore suffisant pour qu'il puisse prétendre en être le nouveau propriétaire légitime. L'épée était capricieuse... Mais ce n'était qu'une question de temps. Il avait l'habitude des personnalités capricieuses.

L'artefact lui avait reproché à leur premier contact d'être trop calme pour elle. Mais c'est simplement parce qu'elle n'avait pas pu observer sa nature profonde... Chose à présent faite, et cela semblait être au goût de l'épée.
Elias était convaincu qu'il n'avait pas besoin de ressembler à l'ancienne propriétaire de Carnage, une stryge pétrie de colère et de violence, pour en tirer toute sa force. Au contraire, il trouvait plus intéressant que sa personnalité soit complémentaire avec celle de la lame : qu'elle lui laisse la manipulation et la subtilité, et il s'en remettra totalement à elle quand il devra avoir recours à la brutalité et la puissance.
Ainsi le panel de choses qu'ils pourront accomplir n'en sera que plus vaste. Pour plaire à Cyt... afin que cela serve Asenath.

Il savait que le dieu de la non-vie était un être retors et rusé. L'histoire en était marquée, et la création de l'empire souterrain en était une preuve flagrante. Mais paradoxalement, cela inspirait d'avantage confiance à Elias envers le kahaine : le comportement de Cyt au travers de l'histoire lui paraissait plus logique que celui d'Allid ou de Yehanne, les trois constituant les kahaines ayant provoqué leur emprisonnement ainsi que celui de leurs semblables, aidés par les alfars.

Cependant il ne devait pas pour autant sous-estimer la menace que Cyt pouvait représenter pour Asenath. Son nouveau statut était à double tranchant, et il allait devoir l'utiliser au mieux pour que sa maîtresse en tire tous les bénéfices et garde le kahaine de la non-vie sous son contrôle et non l'inverse.

La priorité était de toutes manières de réduire à néant la menace que représentait la libération de Zeldsan. Et ensuite ils pourront se consacrer au développement du culte de la Trinité.


Suite à l'information inquiétante qu'il avait réussi à extorquer au patriarche vampire contre ses quatre canines, Elias alla demander audience auprès de la reine et de ses généraux pour les prévenir de la menace. Cela l'amena à les retrouver au pied de la grande porte, que de nombreux renforts et consolidations ainsi qu'une troupe de mages de l'académie s’efforçaient de maintenir debout.
L'information que donna Elias à la reine ne la surprit pas des moindres : la magicienne l'amena en haut des remparts, où il put constater que l'arme de siège -une sorte d'hydre monstrueuse obtenue à partir d'horreurs ailées de Bévône- concoctée par le clergé du kahaine de la domination, était déjà en route vers la grande porte. Et cette dernière ne résisterait sans doute pas à l'assaut de la créature, signant la défaite d'Argem si elle devait tomber, et mettrait en parallèle en péril la mission du second groupe dans les souterrains, ce qui serait donc la victoire incontestée de Zeldsan... Cette pensée ne manqua pas de faire frissonner Elias.

Après avoir discuté un peu stratégie et esquissé un plan avec la reine toujours aussi froide et hautaine, il retourna vers le groupe pour leur annoncer la "formidable" nouvelle.

Sur le trajet, il se sentit observé... Le temps de se retourner il ne put discerner qu'une ombre qui se volatilisait dans une ruelle étroite.
Le macabre reprit sa route, interrogé mais peu inquiété. La capitale abritait de nombreux cultes et organisations divers et variés, et il n'était pas étonnant que certaines soient intriguées par l'apparition d'un group hétéroclite possédant des reliques du royaume souterrain et montant un dragon mort-vivant... Elias pensait à un certain culte en particulier, qu'ils avaient déjà évoqué dans le passé. Si c'étaient bien eux qui venaient de se manifester, alors ils devront patienter encore un peu : le chevalier avait la ferme intention de s'occuper de leur cas après la guerre.
Et si ce n'était pas eux... Et bien il espérait que cela ne nuise pas trop à leurs plans ni à sa maîtresse. Il allait falloir se montrer prudent une fois de plus.

Il rejoignit le groupe et leur exposa la situation ainsi que le plan qu'il avait en tête, et qui fut accepté à l'unanimité.
Asenath restera sur les remparts pour prendre d'assaut magiquement l'hydre et les prêtres l'escortant tandis que lui, Cyssh et Konoe montés sur le dragon iront directement charger la bête, pour ensuite s'occuper à terre d'éliminer le prêtre qui asservi l'hydre tandis que le dragon occupera cette dernière.
Tandis qu'il faisait son exposé, Elias guettait du coin de l'oeil la réaction de l'alfar mais celle-ci restait impassible, se contentant de le fixer de son regard si singulier qui avait su l'ensorceler à l'époque et qui encore aujourd'hui ne le laissait pas indifférent.

Une fois la discussion stratégique terminée, le macabre se dirigea vers sa maîtresse et s'inclinant très bas devant elle, lui demanda audience à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes.
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Sam 30 Déc - 11:40
Quand il avance vers elle, elle le darde d’un drôle de regard qui serpente le long du dos du mort-vivant. Le voir ainsi vulnérable, ainsi dépendant lui fait esquisser un sourire satisfait, ne cherchant pas même à dissimuler le plaisir qui l’étreint.

« Nous avons en effet à parler, Elias. »

Son ton monocorde est glaçant. Il le serait pour n’importe qui. Elle avance la première, passant devant la cohorte sans se préoccuper d’aucun d’entre eux et trouve finalement une petite bâtisse abandonnée. On passe devant sans même la regarder, trop occuper par le front. Elle entre, laisse Elias rentrer à son tour – cette fois, c’est elle qui ouvre la marche d’un air décidé. Quand il est à l’intérieur, elle ferme derrière lui la porte à clef pour ne pas être dérangée.

Lentement elle se tourne vers lui, ses ailes se dressent derrière elle. C’est toujours un plaisir pour elle de déplier ces ailes – c’est un supplice de les garder toujours rétracter, comme s’il fallait les dissimuler. Elles sont belles pourtant, d’un bleu pâle que rien ne saurait tâcher.
Elle lui fait face, avant de commencer :

« Tu avais quelque chose à me dire ? »

Asenath s’approche légèrement de lui, d’un pas calme. Ils ont toujours été ainsi. Secrets, ensemble. Parfois même il lui arrivait de lui dire ses secrets, des secrets que même les Mères ignoraient.

Qu’étaient-ils devenus ces deux dernières années ?
Un mort-vivant supérieur et une mage au potentiel tout aussi éclatant.

Qu’étaient-ils devenus l’un pour l’autre ?
Toujours le servant face à sa Maîtresse. C’était ce qu’elle espérait du moins.

La moindre insubordination serait chèrement payée.
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Mar 2 Jan - 19:48
La pièce était plongée dans l'obscurité. Elias se permit d'allumer quelques bougies déjà entamées qui traînaient sur la table, avec un briquet qu'il avait trouvé par hasard.

La maison était abandonnée, sans doute car trop proche des remparts. La majorité de la population semblait avoir été évacuée vers le palais qui était mieux protégé par les barrières magiques, ou vers le port qui ne subissait pas d'assauts et où la population pourrait fuir par voie navale au cas où la ville tomberait.
Un tir de catapulte non dévié par les mages de l'académie pourrait facilement écraser un pâté de maison entière dans la zone. Mais cela ne les effrayaient, ni lui ni l'alfar, autre mesure.

Une fois la lumière faite, il se tourna vers sa maîtresse. Ses yeux bleus électriques reflétaient la lueur des bougies et perçaient dans les ténèbres, lui donnant une aura particulière.

Il soutint son regard. La tension était palpable.

En effet, répondit-il d'une voix grave.

Avant que nous nous embarquions pour le prochain assaut qui sera sans doute le dernier, je veux m'assurer que tout soit "en ordre".

Tout en fouillant dans sa sacoche, il ajouta d'un ton solennel :
Pour cela, je dois donc vous demander quelque chose...

...

Dame Asenath.

M'autorisez -vous à...

Il sortit soudain une fiole de son sac alors que son visage auparavant grave s'illumina soudain d'un grand sourire :
... Etaler cette luxueuse huile sur votre divin corps et masser vos nobles muscles éprouvés par les derniers conflits pour leur rendre toute leur tonicité et souplesse ?

N'ayez crainte, je me suis renseigné : si cette fiole nous a bien était donné par le clan Irkalla avant notre entrée dans l'empire souterrain, la confection de ce produit n'est pas de leur fait -comment auraient-ils pu, vu leur  niveau de primitivité ? - et leur a été vendue par une caravane humaine traversant le désert et s'arrêtant à leur village comme étape. Et selon mes renseignements, cette huile est des plus raffinée et luxueuse, provenant d'une grande distillerie dont la réputation auprès de la noblesse n'est plus à prouver. Et même si vous êtes bien évidemment au-dessus de tout rang de noblesse ou autre futile système de classe et qu'aucun produits ne serait vraiment digne de vous, je pense que celui-ci pourra malgré tout faire l'affaire.
Bien évidemment, je ne me serais jamais permis l'affront de vous proposer de vous masser avec un produit d'origine indigène.

Nos précédentes batailles, même si vous les avez survolé -au sens littéraire comme figuré- tant ils n'étaient pas dignes de votre puissance, ont cependant créé des tensions nerveuses dans votre corps -dont je soupçonne de provenir plus de votre trop longue proximité avec ces créatures faméliques et inutiles que sont les faellens- tensions que je ne peux pas me permettre, en tant que votre humble serviteur, de vous laisser vous ennuyer plus longtemps.


S'inclinant bien bas devant sa seule et unique maîtresse, il termina :
Aussi je vous le demande à nouveau ma très chère maîtresse : me donnez vous l'autorisation de vous frictionner avec cette huile ?
Et si vous le souhaitez, je peux également laver et peigner votre délicate mais pour autant somptueuse chevelure, afin qu'elle engloutisse le moindre regard comme d'autant d'avides ténèbres.

... Après avoir bien évidemment rangé et préparé la pièce.
Et allumé un feu pour que vous soyez à votre aise.
Et lancé la préparation d'un thé.
Et enfin... retiré mon armure. Vous comprendrez, sinon ce ne serait pas très... pratique,, voyez-vous ?
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Ven 9 Fév - 22:36
Elle l’observe, du coin de l’œil. Ses immenses pupilles n’ont rien d’humaines, mais ça tombe bien, on ne lui demande pas de l’être. Elle est silencieuse alors qu’Elias s’agite autour d’elle, fidèle et loyal comme à son habitude, dévoué. S’il était un amant, il serait attentionné. Ils ne sont pas ça. Ils sont bien plus que ça.

Doucement elle se détend, alors que l’atmosphère se réchauffe à la lumière des bougies. Elle déplie lentement ses ailes, couvrant son visage d’ombre, mais ses yeux sont si clairs qu’ils reflètent aisément la lumière ambiante.

Sa longue oreille pointue sursaute quand il s’adresse à elle, alors qu’elle penche légèrement le visage. Ses iris se rétrécissent. Elle ressemble à un serpent. Il faut dire qu’elle est un peu étonnée de la demande de son Macabre – il ne l’est plus, mais il n’a pas quitté cette place dans l’esprit de l’alfar. Il est toujours cet esclave bévônien sur lequel elle s’est penchée, les yeux ourlés de larmes, non pas parce qu’elle était triste, mais parce qu’elle était furieuse qu’il meurt quand elle le voulait encore auprès d’elle.

Un égoïsme aussi malsain que pesant.

Quand il a fini, elle a un sourire. Lentement elle lève sa main et du bout du doigt, elle effleure une mèche de cheveux sans la toucher.

– Retire ton armure. Oublie pour ce qui est du feu et du thé. Je n’en aurais pas besoin. Elle se redresse, écartant légèrement les bras en le fixant. L’ordre est clair, elle ne se déshabillera pas seule. Alors qu’il s’approche, sans doute pour plier à sa fantaisie, elle reprend, plus bas cette fois, dans un murmure empruntant beaucoup à la confidence : Dis-moi, Elias, qui es-tu ?

Ils sont proches, très proches quand il défait les habits précieux de sa Maîtresse. Assez proche pour qu’elle le fixe, et que ses immenses pupilles bleu électrique brillent.

– Qui es-tu pour moi, maintenant que Cyt tient ton âme au creux de sa main morte ?

Elle est sérieuse, aussi sérieuse que la mort.

Elle est peut-être nue devant lui, mais elle ne frissonne pas d’envie ou d’excitation. Elle a bien grandi, Asenath d’Endor. Elle porte sur elle les traits racés de ses mères, ce charisme aussi étrange qu’effrayant, et ce regard – oui, ce regard – si terrible, si implacable.

Il semble transpercer pour mieux lire. Eventrer pour savoir de quoi peut bien être composer ce petit homme qu’est Elias.
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Sam 10 Fév - 0:06
Elias prit soin de retirer son armure avant de déshabiller l'alfar. Il n'était pas question de faire un geste maladroit qui pourrait blesser ou vexer sa maîtresse.
Même s'ils étaient à l'abri, il conserva néanmoins Carnage et Gloire à sa ceinture, par mesure de précaution : les remparts de la capitale assiégée ne garantissaient pas forcément une totale sécurité... encore plus dans la situation actuelle.

Avec lenteur et délicatesse, Elias retira les effets de l'alfar pour la dévoiler peu à peu dans son plus simple appareil.
Rien ne perturbait le mort-vivant dans sa tâche. Au contraire, il retrouvait là le plaisir d'effectuer des tâches domestiques simples pour sa maîtresse. Un jeu auquel il s’exerçait depuis plusieurs décennies et auquel il avait pris goût.

Depuis sa naissance il avait toujours vécu pour servir, mais aujourd'hui il servait une personne de son choix. Et plus qu'une entité dominatrice et tyrannique qu'était Zeldsan, l'ex-Bévônien préférait grandement et à bien des égards servir une aussi élégante, désirable, mystérieuse et téméraire créature.

Il observait sans honte le corps de la magicienne au fur et à mesure qu’il se dévoilait, se disant que décidément, la pâle copie de Cyt plus tôt était bien loin de la beauté du modèle initial.
Sa maîtresse avait grandi, et son corps n'était pas le seul à avoir mûri en même temps que sa puissance avait exponentiellement augmenté : sa personnalité s'était aussi affirmée, et laissait peu à peu place au tempérament d'une vraie reine.
A vraie dire plus qu'une reine.
Une déesse.
Et tout cela satisfaisait pleinement le mort-vivant.

Parfois il lui arrivait de se demander ce qu'ils étaient l'un pour l'autre.
Des amants ? Non. Il n'y avait pas là de sentiments amoureux, mais de l'admiration, du respect mutuel et... une forme de jeu.
Ils jouaient l'un avec l'autre, depuis le premier jour, et ce rapport était consentant et réciproque.

Il était sa marionnette.
Elle était sa poupée.

Elle aimait qu'il lui obéisse au doigt et à l’œil.
Il aimait la rendre séduisante et majestueuse.

Et pourtant, au cœur de cette relation que beaucoup considéreraient comme malsaine et dangereuse, ils éprouvaient tous les deux une grande satisfaction à se manipuler l'un l'autre, dans un intérêt malgré tout commun.

La question d'Asenath l'arracha au flot de ses pensées, le stoppant dans son opération. Il releva les yeux et vit qu'elle le fixait de ce regard toujours aussi souverain et autoritaire.
Il soutint son regard, même si ses yeux gris et pâles ne pouvaient tenir l'affrontement avec des iris d'un bleu aussi électrique. Ses pupilles ne servaient que de fond pour que les siennes brillent encore plus, comme l'éclair éclatant au milieu du ciel couvert et grisâtre.

Il n'avait toujours pas répondu quand elle posa sa seconde question.
Ainsi ils en étaient là. Au paroxysme de ce malaise qui existait entre eux depuis le rituel chez Valice.

Son regard ne cilla pas. Ses yeux morts depuis longtemps n'en avaient de toute manière pas besoin. Il se contenta de se perde dans ces pupilles captivantes, tel un rêve plaisant dont on ne souhaitait pas sortir.

Au bout d'une certaine durée qu'il ne put estimer, il revint brusquement à la réalité. Il réalisa qu'il s'était redressé malgré lui, surplombant à présent et involontairement l'alfar de toute sa hauteur. Même s'il affichait une minceur qu'on pouvait naturellement qualifié de cadavérique, son grand corps sec et musclé contrastait avec le petit corps fin et élancé de sa maîtresse qui se tenait face à lui. Mais ce n'était pas là la seule dissimilitude : leur personnalité, elles aussi s'opposaient à de nombreux égards.

Tous les différenciaient. Mais après tout, c'était là où résidait leur grande complémentarité, et c'était ce qui consistait leur force.
L’un apportait ce qui manquait à l’autre, et inversement.
La puissance magique d’un côté. La puissance physique de l’autre.
Le glaive. Et le bouclier.
La couronne. Et le sceptre.

Une association parfaite, une relation symbiotique que rien ne pouvait briser.
Ni Bévône.
Ni les alfars.
Ni Zeldsan. Ni Cyt. Ni aucun kahaine.

Alors qu'il s'agenouillait pour que son visage soit juste en face du sien, il dit avec solennité :
"Je suis votre serviteur et chevalier, Asenath d'Endor, et cela ne changera jamais.
Mais si Cyt a bien fait de moi sa marionnette et ce contre mon gré, et bien...

Il afficha soudain un sourire plein de malice.
... dans ce cas, vous n'avez qu'à faire de Cyt votre pantin. Ainsi je resterais encore et toujours votre propriété et vous mon seul maître. Qu’en pensez-vous ?

Sur un ton plus sérieux, il ajouta :
C'est à vous de gouverner sur les kahaines de la Trinité. Pas l'inverse. Et je vous y aiderai. Pour cela et pour tout le reste.
Si je dois servir Cyt pour accomplir vos desseins alors je le ferais, mais jamais je ne laisserai les ambitions de Cyt ternir les vôtres.


Terminant sa tirade en plongeant à nouveau son regard dans le sien en terminant :
Voici ce que je suis.
Et vous je sais ce que vous êtes pour moi : la seule et unique personne que je souhaite et accepte servir dans ce monde."
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Sam 10 Fév - 0:33
Tous les mots qui s’extirpent de ses lèvres ont l’air choisi pour lui plaire.

C’est ce que fait Elias. Il se comporte toujours ainsi avec elle. Il la berce, tantôt d’illusions fades, tantôt de vérités cruelles. Il est étrange, mais elle l’est aussi, c’est pour ça qu’elle l’a toujours trouvé drôle. Elle se souvient de la cage, de la morsure du fer froid contre son corps fragile. Il n’a jamais voulu l’approcher. Elle n’a jamais lu dans son regard l’envie coupable des autres hommes. Elle n’a jamais vu en lui qu’un pauvre lâche, une pauvre âme qu’on avait jamais vraiment aimé à sa juste valeur.

Elle lui avait insufflé la force à l’oreille. Il était désormais près à abattre des empires – plus encore, à défier des Kahaines pour elle.
Il était sa plus belle création.

– Elias…

Comme elle dit ça, elle se penche doucement vers lui. Ses lèvres semblent se diriger vers les siennes, mais elle garde cette distance dangereuse entre elle et lui. Ses phalanges fines glissent, cherchant quelque chose dans les plis des vêtements, mais elle captive par son allure.

– Je t’ai arraché aux griffes de Zeldstan et de la Mort elle-même. Que pourrait bien faire Cyt, Allid ou Jehanne contre ça ?
Que peuvent-ils faire si ce n'est plier ou disparaître parmi les vestiges du monde ?


Comme elle murmure ces deux derniers mots, la lame de la dague qu’elle a tirée, quelques secondes plus tôt, s’enfonce en douceur dans la chair du Macabre, atteignant sans mal son cœur. Le sang noirâtre des morts coule sur la peau du bévonien, tranchant avec la pâleur de sa peau.

Quand elle relâche le poignard, c’est pour mieux porter à ses lèvres son index couvert de sang. Lentement elle se redresse, observant avec un air satisfait Elias, la dague plantée jusqu’à la garde dans le corps. Ainsi, elle est à peine plus grande que lui, mais c’est suffisant à lui plaire.

– Tu m’appartiens, mais si tu me trahis, ou si tu me laisse croire une seule seconde que tu pourrais me trahir, je n’aurais aucune, elle attrape de nouveau le poignard, les sourcils légèrement froncés lui donnant un petit air colère, pitié.

Elle retire d’un coup sec la lame qu’elle vient placer juste sous le nez de l’humain, le fixant comme si elle cherchait à ce qu’il lèche à son tour le sang. Ça n’aurait aucun intérêt, si ce n’est celui de satisfaire les desseins de plus en plus étranges d’Asenath, la sensualité de la vie rencontrant la violence de la mort et le glauque de la non-mort.
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Sam 10 Fév - 11:21
Elias n'eu qu'un tressautement quand la lame s'enfonça dans sa poitrine.
Pas de sentiment de douleur. Juste un sursaut nerveux.

Qu'elle vise le coeur ou autre chose, cela ne changeait rien. Si son coeur battait de nouveau depuis le rituel, ce n'était qu'une illusion. Endommager ses organes était inutile, la seule solution pour le tuer était de détruire son enveloppe charnelle.
Mais ce n'était bien sûr pas l'objectif de sa maîtresse : à travers ce geste d'apparence futile, elle voulait imposer de nouveau sa domination sur lui. Et étrangement, cela le faisait frémir de l'intérieur.
Cette menace prouvait simplement qu'elle tenait toujours à lui. Finalement, même si elle avait grandi, elle restait la petite fille possessive qu'il avait toujours connu.

Il la laissa énoncer son avertissement, continuant de la fixer.

Quand elle brandit la lame tachée de son sang noir devant son visage, il observa quelques instants la substance noire et visqueuse. Puis, passant délicatement un doigt sur le sang ancien, l'apporta lentement à la bouche, comme si c'était la dégustation d'un breuvage luxueux.
Très vite son visage se tordit en une grimace et il commenta :
"Ca manque un peu de sel...

Faisant tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche et étant définitivement déçu du résultat il ajouta, avec une fausse expression de culpabilité sur son visage :

Dame Asenath, j'ai honte que mon sang soit aussi médiocre et amer, aussi je vous prie de ne pas continuer à en boire, je m'en voudrais fortement si cela devait vous rendre malade.

J'essaierai de vous trouver au plus vite un spiritueux digne de ce nom afin que vous puissiez vous nettoyer comme il se doit le palais.

Mais en attendant...


Il regarda le corps entièrement nu de sa maîtresse, puis la fiole d'huile posée sur la table, puis une nouvelle fois sa maîtresse, et demanda avec un sourire en ignorant totalement la plaie qui ornait à présent sa poitrine :
"Pourrions nous commencer ? Je ne voudrais que vous attrapiez froid dans cette piteuse masure, et je doute fortement que Bévône attende que nous ayons terminé."
Sha
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Dim 11 Fév - 15:36
Les grands yeux bleu électrique de l’alfar fixent avec intensité le chevalier noir.

Elle hésite, un instant, puis finalement a un petit rire qui sonne sardonique. Elle rit, sincèrement, comme elle ne le fait jamais en public. Elle est trop sérieuse pour ça. Elle essaye, du moins, de ne pas paraître accessible parce que ce n’est pas son rôle et elle l’a bien compris.

– Je n’attends que toi.

Bien qu’elle ne pense pas aux autres sens de sa phrase, l’alfar finit de dresser ses ailes et fixe Elias, impérieuse comme une reine, patiente comme une enfant bien élevée.

Elle est fière, Asenath, de ses cornes qui ont poussé à travers ses cheveux blancs, de ses yeux pétillants ou ne serait-ce que ce port altier qui la rende aussi majestueuse.

Elle est petite comparée à lui, mais elle n’a pas à en rougir tant on ne se tromperait pas sur sa dangerosité.
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